Le crypto-blanchiment… est-ce sûr ?

Les cryptomonnaies étaient appréciées pour la grande sécurité qu’elles offraient par rapport aux monnaies traditionnelles. Mais utiliser des crytomonnaies n’est vraiment pas la façon la plus anonyme ni la plus confidentielle de procéder à des transactions. Si certains altcoins peuvent garantir un certain niveau de confidentialité, ce n’est pas le cas pour les monnaies les plus répandues.

Anonymat complet ?

Les créateurs de certains altcoins font des efforts pour garantir plus d’anonymat et de confidentialité.

Si ces altcoins, appelés « privacy coins » sont généralement associés au Darknet et aux transactions illégales, il existe aussi de nombreuses raisons parfaitement légales de les utiliser. Les monnaies de sécurité devenant de plus en plus populaires, nous avons de nombreuses options aisément disponibles. Monero, zcash, dash, xeonbit sont quatre altoins qui offrent plus d’anonymat que Bitcoin.

Le Bitcoin était apprécié pour la plus grande sécurité qu’il offrait par rapport aux transactions en monnaie fiducaire. Lorsque nous parlons sécurité, nous pensons en général aux difficultés à voler ou copier l’argent. Ce niveau plus élevé de sécurité est atteint grâce aux caractéristiques de la technologie blockchain.

Chaque bloc dans la chaîne contient un lien vers le précédent, ce qui rend très difficile tout changement dans les blocs. Ainsi, avec chaque nouveau bloc ajouté dans la chaîne, la transaction passée devient de plus en plus sécurisée. Même le bloc le plus récent s’ajoutant à la chaîne deviendra difficile à manipuler. Certains altcoins ont amélioré leurs mesures de sécurité, mais les Bitcoins sont de ce point de vue toujours considérées comme étant une solution très fiable.

Des actifs cachés dans le réseau…

D’un autre côté, le Bitcon n’est pas entièrement confidentiel ou anonyme. Chaque transaction, y compris le potrefeuille adressé à l’expéditeur et au destinataire, la date et l’heure sont sauvegardés dans un registre public. On peut envisager d’utiliser un pseudonyme, étant donné qu’il n’y a pas de patronymes dans la liste, mais il sera relativement aisé de suivre la plupart des portefeuilles en utilisant des indices tels que l’adresse IP ou l’historique des transactions.

S’il est possible de conférer plus d’anonymat aux transactions en Bitcoin, cela nécessite beaucoup d’efforts. Pour le Bitcoin, il s’agit avant tout du « mixage » des monnaies, appelé parfois blanchiment des cryptomonnaies. « Mixer » les monnaies consiste à effectuer diverses transactions pour masquer le lien entre l’expéditeur et le destinataire. Un mixage correctement effectué peut pratiquement empêcher le suivi de la transaction.

Le mixage des monnaies nécessite toutefois plusieurs étapes, la création de plusieurs nouveaux portefeuilles avec de nouvelles adresses courriel. Ce processus peut être difficile et prendre du temps, surtout s’il doit être effectué régulièrement. Pour un anonymat complet, il vaut mieux utiliser une cryptomonnaie offrant l’option d’effectuer des transactions anonymes sans complications supplémentaires.

Qui veut prendre le contrôle ?

Les monnaies traditionnelles ont une valeur, parce que les gouvernements déclarent qu’elles en ont. Mais pour un nombre croissant de personnes, ces promesses ne sont pas particulièrement attrayantes. Les gouvernements contrôlent les monnaies traditionnelles. Ils utilisent les banques centrales pour créer ou détruire de la monnaie, utilisant ce que l’on appelle la politique monétaire comme levier économique. Ils décident aussi des modalités de transfert de la monnaie, ce qui permet le suivi des flux monétaires et de dicter qui peut tirer profit de ces flux, les taxer ou encore surveiller les activités criminelles. Tout ce contrôle s’effondre, lorsque des entités non gouvernementales commencent à créer leurs propres monnaies.

Le contrôle de la monnaie influe chaque secteur économique et tout particulièrement la politique fiscale et la lutte contre la criminalité. Mais les usagers des cryptomonnaies n’ont pas besoin du système bancaire existant, la monnaie étant créée dans le cyberespace. Si le Bitcoin ou une autre cryptomonnaie est acceptée par le grand public, l’ensemble du système bancaire peut devenir superflu.

Les « mixeurs » de cryptomonnaies

Le « mixage » des crytomonnaies a déjà été mentionné dans cet article. Quelques « mixeurs » opérent sur le marché, avec l’objectif de s’assurer les profits les plus élevés possible. L’algorithme d’un mixeur est en général simple : l’usager envoie sa cryptomonnaie à l’adresse d’un mixeur enregistrée individuellement pour chaque usager. Les monnaies sont ensuite mélangées avec les transactions d’autres personnes ou réparties entre les centaines de portefeuilles appartenant au mixeur. À l’issue de ce processus, les monnaies « propres » sont déplacées vers la mémoire initialement mise en place, renvoyées à l’envoyeur ou transmises à un nouveau possesseur.

Répartir les monnaies entre de nombreux portefeuilles rend impossible l’établissement d’un lien entre l’envoyeur et le destinataire. L’usager peut aussi diviser les données saisies par des valeurs pour dissimuler le montant réel. Les propriétaires de « mixeurs » perçoivent en général une rémunération de 0,5 à 3% pour leurs services. Vous devez toutefois garder à l’esprit que si vous vendez vos monnaies dans le portefeuille d’une autre personne, vous risquez de ne plus le récupérer.

Utiliser un « mixer » ne diffère que peu de l’utilisation d’une plateforme d’échange. Vous devez fournir une adresse à laquelle les bitcoins mixés seront envoyés, payer la rémunération pour le service et cliquer sur « next ». Vous serez alors redirigé vers une page avec l’adresse du mixer, où vous enverrez votre monnaie.

L’adresse est valide pendant 24h. Passé ce délai, la transaction ne sera pas traitée.

Cela est-il sûr ?

Le principal avantage des mixeurs est la sécurité et la protection qu’ils peuvent offrir aux transactions en cryptomonnaies. Si vous utilisez constamment un montant important de cryptomonnaie au quotidien, il est recommandé d’utiliser un mixeur pour plus d’anonymat.

Le principal inconvénient de cette solution est que les criminels et les personnes procédant au blanchiment d’argent peuvent aussi facilement dissimuler leurs transactions aux yeux de la police. Les mixeurs sont particulièrement appréciés des possesseurs de grandes quantités de cryptomonnaies, qui cherchent un moyen de dissimuler leur fortune. Utilisant les blockchains, on peut aisément retrouver qui possède de nombreux Bitcoins, si les transactions effectuées sont importantes. Cela constitue une menace et les pirates informatiques peuvent utiliser ces informations pour attaquer le possesseur du portefeuille et voler ses monnaies. L’utilisation de mixeurs de monnaies aide à éviter de telles situations.

Le risque de vol est aussi un problème en ce qui concerne les mixeurs. Pour accéder au service, l’usage doit transmettre sa monnaie numérique au fournisseur du service. Cette situation entraîne un risque car il n’y a pas de moyan de déposer une réclamation si le fournisseur ne restitue pas les monnaies mixées comme prévu. Les coûts du service posent enfin question. Il s’agit d’un pourcentage de la transaction, qui peut atteindre des montants astronomiques lorsque la commission est suffisamment importante.

L’industrie de la cryptomonnaie a toujours été entachée par des controverses. Une bonne chose est que la technologie s’ajuste continuellement aux besoin des usagers. Les gros investisseurs sont d’accord sur le fait que les outils de mixage sont un excellent moyen pour bénéficier de plus de confidentialité et de protéger les intérêts des personnes agissant avec des cryptomonnaies.

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