Ces six derniers mois, Petra Diamonds a connu une baisse significative de la valeur de ses actions après que le gouvernement tanzanien a bloqué l’exportation de diamants d’un poids total de 70 000 carats, invoquant une sous-estimation importante de la valeur des pierres précieuses. Pour rappel, le contrat entre la société basée à Johannesburg et le gouvernement tanzanien stipule que les bénéfices de l’exploitation des diamants doivent être partagés entre les deux parties.
Selon le ministère tanzanien des Finances et de la Planification, Petra Diamonds a estimé la valeur des diamants à 14,8 millions de dollars, tandis que les experts du gouvernement ont estimé leur valeur à plus de 24 millions de dollars. Cette énorme différence a conduit à un conflit ouvert et, plus tard, à la confiscation de la totalité de la parcelle. Le coup est rude pour Petra Diamonds, qui a effectué la majorité de ses investissements en Tanzanie.
L’extraction de diamants représentant près de 4 % du PIB de la Tanzanie, la situation a fait l’objet d’une publicité dans tout le pays Un conseil spécial a été créé pour déterminer la valeur réelle des diamants confisqués et des tentatives ont été entreprises pour renégocier les contrats avec Petra Diamonds. Le Parlement a rédigé trois projets de loi concernant l’exploitation minière, l’extraction et l’exportation des ressources naturelles de la Tanzanie.
Le retard prolongé a eu de lourdes conséquences sur les revenus de Petra Diamonds et sur le cours de ses actions. La confiscation des diamants de la mine Williamson a fait chuter la valeur des actions de la société de 8 points de pourcentage. Par ailleurs, depuis le début de l’année, Petra Diamonds a également réalisé des performances boursières insuffisantes Depuis janvier, la valeur de ses actions n’a cessé de diminuer jusqu’à atteindre un niveau record et une baisse de 50 % au début novembre.
Petra Diamonds ne se porte pas au mieux dans d’autres domaines non plus. L’entreprise enregistre des pertes supérieures à ses bénéfices et son projet d’extraire 5 000 000 de carats de diamants d’ici la mi-2018, conformément au calendrier de l’entreprise, ne semble pas réalisable à l’heure actuelle.
Y aura-t-il une réconciliation avec le gouvernement tanzanien ? Vu de l’extérieur, cette affaire semble très obscure et il est actuellement difficile d’établir si Petra Diamonds a effectivement sous-estimé la valeur des biens provenant de la mine Williamson dans une telle mesure. Il est certain que des règlements et des avis d’autres experts seront nécessaires, mais leur réalisation risque de prendre beaucoup de temps vu l’énorme quantité de pierres précieuses confisquées. Il est notoire que la Tanzanie a besoin de collaborateurs pour l’extraction de ses ressources naturelles. L’industrie minière ne génère pas seulement d’énormes profits pour le trésor public, mais emploie également un grand nombre de citoyens qui, autrement, seraient probablement au chômage.
En dépit de ces circonstances, c’est plutôt la Tanzanie que Petra Diamonds à qui la résiliation des contrats pourrait profiter. Le conseil d’administration de Petra Diamonds pourrait être contraint de vendre l’entreprise défaillante à une société minière plus importante, telle que De Beers, ou à la Russie. Dans ce cas, la Tanzanie peut espérer négocier de meilleures conditions avec un nouveau propriétaire, voire obtenir l’ouverture de nouvelles mines.
Petra Diamonds ne souhaite pas commenter publiquement les allégations du gouvernement tanzanien, qui accuse l’entreprise d’une tentative de fraude lors de l’extraction de diamants, ni les rumeurs selon lesquelles elle pourrait bientôt déclarer faillite. Au lieu de cela, l’entreprise se vante de ses projets pour 2018, qui prévoient une augmentation drastique de l’extraction de diamants afin de compenser les pertes subies en 2017. Les experts estiment toutefois qu’il sera difficile pour Petra Diamonds de réparer les dégâts et qu’elle pourrait n’atteindre le seuil de rentabilité qu’au début des années 2020.
Comment les investisseurs étrangers peuvent-ils tirer parti de cette situation ? Tout d’abord, en investissant dans les diamants. Jusqu’à présent, ce marché n’a pas encore réagi aux problèmes croissants des mines africaines par une flambée des prix, mais si la situation continue d’évoluer défavorablement pour Petra Diamonds, les diamants tanzaniens pourraient devenir nettement plus chers. Celui qui investira avant la baisse de valeur prévue en tirera profit.