Investir en temps de crise

Une crise économique est un phénomène économique défavorable, durant lequel les prix des actifs d’investissement chutent brutalement, les entreprises et les consommateurs sont incapables de payer leurs dettes, les institutions financières font face à des pénuries. Comment les marchés se comportent durant la crise économique et un « investissement de crise » st-il possible ?

Crise économique

La crise économique survient souvent avec la panique, tous les investisseurs vendent leurs actifs et retirent leur argent de leurs comptes-épargne de peur que celui-ci perde de leur valeur.

La crise peut toucher les seules institutions financières ou l’ensemble de l’économie, l’économie d’une région donnée ou l’économie mondiale. Laissée sans contrôle, elle peut conduire à la récession. Même si certaines mesures sont prises pour prévenir la crise, elles peuvent ne pas avoir l’effet attendu. Il n’y a donc pas de solutions idéales pour empêcher une crise économique de se produire.

Une crise financière peut avoir plusieurs origines. Elle peut par exemple être le résultat d’une sur-estimation d’institutions ou d’actifs, puis s’amplifier suite à des actions irrationnelles de la part des investisseurs.

L’un des facteurs encourageant ce type de comportement sont les bulles spéculatives. Elles apparaissent lorsque la demande pour un investissement donné augmente et les prix des actifs sont plus élevés que ceux suggérés par leurs valeurs objectives. Sans actifs réels pouvant supporter ces prix élevés, ceux-ci ne peuvent se maintenir et l’ensemble des marchés les ramène à un niveau raisonnable.Cela se produit pour une large palette d’actifs, les investisseurs retirent leur argent des marchés incertains, ce qui les destabilise encore plus. Les marchés destabilisés contribuent ainsi à la crise.

Un fort taux de chômage peut être aussi le résultat d’une crise économique en cours ou l’une de ses causes. Une crise économique peut aussi survenir lorsque les taux d’intérêt élevés, les prêts bancaires, la baisse des dépenses des consommateurs obligent les entreprises à procéder à des licenciements afin de survivre au ralentissement économique. Cela donne lieu à un cercle vicieux, les consommateurs au chômage ne dépensent pas, ce qui entraîne une baisse des revenus des entreprises et de nouvelles réductions d’emplois. Une hausse du chômage peut aussi être observée lorsque les entreprises délocalisent des tâches dans d’autres pays. Ce type de chômage est constant et peut donner lieu à une instabilité économique sur le long terme.

Une crise causée par une catastrophe naturelle peut aussi déboucher sur une crise économique. Ouragans, inondations, sécheresses et épidémies peuvent aussi affecter les prix que l’on paie pour la nourriture dans les magasins. L’augmentation des prix des produits alimentaires peut influencer les habitudes des consommateurs et initier un cercle vicieux qui réduit les revenus des entreprises et provoque du chômage.

Exemples de crises économiques

Les économies de la plupart des pays du monde ont connu au moins une crise. Nous vous présentons ici des exemples des crises parmi les plus importantes et les plus récentes :

  • Le krach boursier de 1929. Ce krach, qui débuta le 24.10.1929, causa l’effondrement des prix après une période de spéculation effrénée et de prêts contractés pour acheter des actions. Elle déboucha sur la Grande Dépression, dont les effets se firent sentir dans le monde entier pendant quelques années. L’une de raisons de ce krach fut la surabondance critique des récoltes, qui entraîna une baisse brutale des prix. Cette crise déboucha sur l’introduction de nombreuses nouvelles règlemantations et outils en vue de contrôler le marché.
  • La crise asiatique de 1997-1998. Elle débuta en juillet 1997 avec la liquidation du bath thaïlandais. Sans monnaie étrangère, le gouvernement thaïlandais fut forcé d’abandonner les liens avec le dollar américain, ce qui entraîna une dévaluation massive, qui se répandit dans la plus grande partie de l’Asie de l’Est, frappant le Japon et augementant la part de la dette dans le PIB thaïlandais. La crise déboucha sur la création d’une meilleure réglementation financière.
  • La crise financière mondiale de 2007-2008. Il s’agit de la plus grande catastrophe économique depuis la Grande Dépression de 1929. Elle débuta avec la crise des hypothèques en 2007 qui devint une crise bancaire mondiale avec la chute de la banque Lehman Brothers en septembre 2008. D’importants plans d’aide et d’autres moyens ont été utilisés pour enrayer l’extension des dommages et la récession frappant l’économie mondiale.

La crise mondiale et les investisseurs

Les investisseurs n’agissent pas en général en accord avec les théories financières traditionnelles, selon lesquelles chacun agit de manière rationnelle pour maximaliser ses profits. Les gens agissent souvent de manière irrationnelle et laissent leurs émotions prendre le dessus, surtout en temps de crise.

Les recherches psychologiques montrent que les gens sont moins enclins à prendre des risques, mais aussi plus réticents à éprouver des pertes. Cela signifie qu’ils seront plus enclins à souffrir émotionnellement suite à une perte que de se réjouir d’un gain, ce qui fait que lorsqu’un perte devient probable, ils se mettront à prendre des décisions moins réfléchies et auront plus tendance à prendre des risques. Malheureusement, prendre trop de risques pour éviter des pertes ne fait souvent qu’aggraver celle-ci.

Ces biais émotionnels peuvent peuvent demeurer même après la fin de la crise. Selon les sondages 93% des millénariaux déclarent une confiance moindre dans le marché et leurs investissements. À cause de la crise, les jeunes ne sont pas présents à la bourse, qu’ils associent aux pertes subies à cause de la crise économique.

Est-il possible de déclencher intentionnellement une crise ?

Causer une crise est parfaitement possible. Il est prouvé que le battage médiatique artificiel autour des cryptomonnaies a causé le développement de la bulle spéculative en 2017, qui a conduit à son éclatement en décembre 2017, entraînant l’effondrement de l’ensemble de ce secteur du marché pour près de 2 ans.

En théorie, il est aussi possible de créer une telle crise avec d’autres actifs. La crise asiatique mentionnée ci-dessus a été causée par la liquéfaction de la monnaie thaïlandaise, ce qui provoqua une récession dans toute la région, qui dura une année. Historiquement, une émission monétaire excessive causa une hyperinflation dans l’Allemagne de la République de Weimar entre 1919 et 1923,ce qui entraîna une chute des salaires réels et de la demande.

On sait qu’il est possible de causer un désastre naturel, comme ce fut le cas lors du Holodomor en Ukraine (1932-1933). Un tel désastre naturel de grande dimension peut causer une crise mondiale de longue durée.

Qui profite de la crise ?

Si la plupart des investisseurs paniquent lorsque les prix des actifs s’effondrent, certains peuvent voir dans ces prix bas une opportunité d’achat. Très souvent, c’est la peur qui fait que les prix des actifs deviennent inférieurs à leur valeur de base, récompensant les investisseurs patients qui permettent aux prix de revenir à leur niveau escompté. Tirer profit des investissements en temps de crise demande de la discipline, de la patience et bien sûr un capital approprié.

La bourse était encore il y a peu au milieu d’une période de hausse de 6 ans après la récession massive. Ceux qui n’ont pas cédé à la panique constatent non seulement que la valeur de leur portfeuille d’investissement a augmenté, mais qu’ils ont réalisé des bénéfices considérables.

La bourse n’est pas le seul moyen pour investir en temps de crise. La grande récession a aussi entraîné la chute des prix de l’immobilier suite à l’éclatement de la bulle sur ce marché. Les investisseurs immobiliers furent en mesure d’acquérir des actifs de valeur pour un prix nettement inférieur à celui pratiqué habituellement et de recueillir des profits attrayants une fois le marché de l’immobilier stabilisé.

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